La colonie du Val d'Yèvre
Après des études à la faculté de droit de Paris, il est avocat à 23 ans et se fait remarquer dès 1826 pour son ouvrage
En 1872, avant d'adhérer à regret à la proposition de l’État pour que sa colonie devienne publique, Charles Lucas réfléchit toutefois à d'autres solutions ; entre autres à la vente de sa propriété, soit à l’armée, soit à une communauté religieuse, soit en la morcelant.
Cette loi du 5 août 1850, dite loi « Corne » du nom de son rapporteur, recommande de pratiquer les travaux agricoles et se justifie comme suit par le rapporteur
La superficie couverte de plus de 6 500 m² est répartie en quatre groupes : le premier comprend les services économiques : boulangerie, cuisine, buanderie, lingerie, laiterie, etc.
La population de la colonie du Val d'Yèvre est constituée de jeunes délinquants, d’enfants trouvés, d’orphelins, et d’enfants envoyés en « correction paternelle ».
Les principes émis par Charles Lucas en 1846 pour l’établissement de la colonie pénitentiaire sont basés sur une organisation essentiellement agricole
L’ordonnance royale du 11 octobre 1830 accorde la concession des gigantesques travaux que doit réaliser la Compagnie générale de desséchement.
La répartition des menus est combinée pour avoir une alimentation plus variée. Le menu du service alimentaire de la semaine suivante est affiché à l’économat.
L'année scolaire est divisée en deux périodes, l'une où la tenue de l'école a lieu régulièrement pendant le cours de la semaine mais sans s'étendre au dimanche, et l'autre au contraire où elle n'a lieu que le dimanche et en cas d’intempéries empêchant le travail aux champs.
Illustration Bernard Capo
Les colons sont encadrés par des contremaîtres gardiens. Ces deux métiers sont réunis en une seule profession car le premier est chargé de l’apprentissage et le second de la surveillance.
Pour les trois types de libérations : remise à la famille, placement chez un particulier et engagement dans l'armée, le directeur de la colonie dresse des listes de « propositions collectives de libérations provisoires » qui sont envoyées au ministère par l'intermédiaire du préfet.
Ce 15 septembre 1852, Charles Lucas attend, à la tête du personnel de la colonie, l’arrivée du Prince-Président.
Le modèle de la loi de 1850 sur l'éducation et le patronage des jeunes détenus n’est plus adapté à la fin du XIXe siècle. Avec la loi de 1898, il devient possible de confier des jeunes délinquants à des sociétés de patronage ou à des établissements charitables dépendant de l’Assistance publique.
Reprendre la gestion d’une colonie agricole pénitentiaire privée qui a eu des résultats incontestables et incontestés sous les rapports sanitaire, moral, agricole, économique n’est pas un challenge facile à relever.
En 1868, la propriété occupe une superficie totale de 363 hectares, dont 173 pour les céréales, 50 pour les oléagineux, plantes industrielles et légumes, 28 pour l’horticulture, 7 pour les vignes et 9 pour le bois. Les chemins, bâtiments, cours d’eau et les prairies représentent 96 hectares.
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Le prix du fermage par hectare des marais communaux triple entre 1847, année de fondation de la colonie, et 1862.
Aux débuts, la colonie ne compte que 166 hectares de marais desséchés par la Compagnie Thurninger, dont le sol est tourbeux.
Le moulin de la colonie du Val d’Yèvre appelé aussi moulin Lucas car le 17 avril 1861, Charles Lucas soumet un projet de règlement d’un moulin à établir sur l’Yèvre.
La journée de travail pour un jeune détenu est très intense notamment en été :
La population maximale d'enfants que Charles Lucas réclame dès 1838, comme la condition essentielle de la réforme pénitentiaire pour les détenus de tout âge et de tout sexe, est de 400.
À partir de 1830 un mouvement abolitionniste se créé en Europe. Charles Lucas, auteur de très nombreuses parutions sur l’abolition de la peine de mort s’y illustre, pour appuyer et rendre praticable l’abolition.
Après la guerre de 1870, Charles Lucas s'engage dans une nouvelle réforme en participant à la réflexion internationale sur la guerre et en contribuant à la mise en place des premiers groupes d'étude et d'action en vue de développer l'arbitrage international en cas de conflit.
Dans sa théorie de « l'amendement de l'enfant par la terre et de la terre par l'enfant », Charles Lucas définit l'utilité sociale, non-seulement de réprimer chez l'enfant,