Illustration Bernard Capo
Les colons sont encadrés par des contremaîtres gardiens. Ces deux métiers sont réunis en une seule profession car le premier est chargé de l’apprentissage et le second de la surveillance.
À proximité de l’établissement se trouve la colonie des ménages comprenant les diverses maisons pourvues chacune d'un petit jardin habité par les contremaîtres gardiens avec leurs familles ; car le fondateur a voulu confier la garde et l'enseignement professionnel de ces jeunes détenus à des pères de famille, afin que la discipline puisse allier à ces sévérités nécessaires, le caractère paternel. Dans chaque division les contremaîtres gardiens sont assistés par des colons surveillants dignes de confiance.
Outre les récompenses qui peuvent être décernées à chaque colon individuellement, il en existe d'autres exclusivement réservées à la division ou à la compagnie. La bonne conduite de l'individu procure des avantages à toute la compagnie et la mauvaise conduite d'un seul membre entraîne les désagréments ou la perte de quelque avantage dont pâtit la compagnie toute entière.
Jusqu’en 1870, les résultats sont bons car il y a peu d’évasions et pendant près de 20 ans, la discipline n’a nécessité de mettre les fers aux pieds qu’à trois jeunes détenus. Lors de la gestion publique de la colonie, une détérioration des conditions de vie est manifeste avec la multiplication des évasions comme en 1890 où on recense 39 tentatives d’évasion sur une population de 330 détenus. Les refus d’obéissance sont plus nombreux ainsi que les rébellions individuelles, et plus rarement collectives comme en 1910 où 300 jeunes s’égaillent dans la nature pour être presque aussitôt repris.