Ce 15 septembre 1852, Charles Lucas attend, à la tête du personnel de la colonie, l’arrivée du Prince-Président.
Derrière les 200 colons sont échelonnés le conseil municipal et des notables de la commune ainsi que des habitants des villages environnants. Dès l’arrêt du convoi au passage à niveaux, une immense acclamation de cris de « Vive Napoléon » salue l’arrivée du Prince, qui descend en se dirigeant vers les colons, accompagné des ministres de la Guerre, de la Police générale, du lieutenant-général de la Division, du Préfet du Cher, du premier président de la Cour d’Appel et de ses aides-de-camp.
Charles Lucas s’avance au-devant du Prince et lui dit : «c’est nous faire un bien grand honneur, Monseigneur, et nous donner en même temps un bien grand encouragement, que de daigner arrêter un moment vos regards sur mes collaborateurs et mes colons. Mais, daignez aussi, Monseigneur, jeter les yeux sur ce marais qui se présente à vous, couvert de ses belles cultures, qui témoignent de la fécondité de nos premiers terrains défrichés».
Le Prince après avoir témoigné à Charles Lucas tout l’intérêt bienveillant et éclairé qu’il a pris à cette utile fondation, lui adresse, avec sagacité plusieurs questions sur le fonctionnement de la colonie et conclut «continuez à les élever et à les conserver dans l’agriculture, c’est la meilleure garantie de leur avenir».
Quelque temps plus tard, il ne manquera pas de citer les travaux accomplis au Val d'Yèvre. C'est après cette visite que Charles Lucas est nommé président du Conseil des inspecteurs généraux des services administratifs au Ministère de l'Intérieur.