Les principes émis par Charles Lucas en 1846 pour l’établissement de la colonie pénitentiaire sont basés sur une organisation essentiellement agricole
, comme moyen efficace d'opérer la régénération des jeunes détenus et de combattre la désertion du travail des champs.
Cette organisation doit s'appliquer au défrichement, afin d'ajouter au but pénitentiaire, sans excédent de dépenses pour l'État, un accroissement de richesse agricole pour le pays.
Comme l’État ne veut pas s’engager dans cette création d’établissement, Charles Lucas investit personnellement dans l’achat des terrains, les frais de construction des bâtiments, ceux de l'exploitation agricole et aussi les frais des voies de communication qui s'y rattachent ainsi que les moyens nécessaires au fonctionnement de la colonie sans compter les travaux complémentaires d'assainissement et préparatoires au défrichement.
Charles Lucas, avec l’aide de M. Hello, directeur de la prison de Fontevrault (49), définit la disposition générale des bâtiments, avec des indications fort détaillées de leurs distributions intérieures, pour tous les besoins et tous les services de la colonie et de l'exploitation agricole.
Là s'arrête le rôle du fondateur et commence celui de l'architecte Léonard Hippolyte Roger, jusqu'alors étranger à la connaissance de la construction de ce type d'établissement mais compétent en maîtrise d’oeuvre. Mais dans un sol de marais où tout est incertain, en raison de la difficulté des terrains et des approches des matériaux, M. Roger fait un travail remarquable où la robustesse des bâtiments restants à ce jour n’est toujours pas démentie.