Patrimoine / Tourisme

La colonie du Val d'Yèvre

La colonie privée devient publique

La colonie privée devient publique

En 1872, avant d'adhérer à regret à la proposition de l’État pour que sa colonie devienne publique, Charles Lucas réfléchit toutefois à d'autres solutions ; entre autres à la vente de sa propriété, soit à l’armée, soit à une communauté religieuse, soit en la morcelant.

Le morcellement pour le fondateur du Val d'Yèvre ne peut être que le suicide. La vente à une communauté religieuse ne peut qu’entraîner la destruction de sa discipline. Quant à une vente à l’armée pour la transformation de la colonie pénitentiaire en une colonie agricole affectée aux enfants de troupe, elle est intéressante car elle peut unir les apprentissages agricole et militaire. Cette dernière solution ne peut conduire qu’à l’abdication du but de la fondation de la colonie d'essai et à la désertion des traditions d'une vie consacrée depuis près de 50 ans à la réforme pénitentiaire, et plus particulièrement à l'application de cette réforme aux jeunes détenus.

Charles Lucas conclut que seul l'État peut sauvegarder l'existence et garantir la durée du Val d'Yèvre par sa transformation en colonie publique et de ce fait il est contraint de poursuivre et d'obtenir à tout prix cette finalité. Ces sacrifices, que Charles Lucas consent, sont plus de la soumission que de l’acceptation.

Après six ans de fermage par l’État, ce n’est que le 10 mars 1878 que le projet de loi d'acquisition est présenté à l’Assemblée Nationale et il n’est ratifié que le 31 mai 1879.